Dimanche 19 janvier, le cessez-le-feu est entré en vigueur à Gaza avec trois heures de retard, laissant monter l'angoisse de voir échouer l'accord extrêmement fragile entre le Hamas et Israël. Dans la bande palestinienne, les Gazaouis déplacés ont commencé à rentrer chez eux, alors que trois premières otages ont été relâchées par le Hamas.
Jusqu’au bout l’attente a été longue. Insoutenable. Après trois heures de retard, le cessez-le-feu à Gaza est finalement entré en vigueur dimanche 19 janvier à 10h15 (heure suisse).
En début de matinée, Israël avait affirmé que la trêve annoncée mercredi soir était remise en cause: le Hamas n’avait toujours pas fait parvenir la liste des premiers otages libérés. En attendant, l’Etat hébreu a continué de bombarder la bande palestinienne. Selon la défense civile de Gaza, huit personnes sont mortes et plus de vingt-cinq autres ont été blessées dans des frappes menées après 7h30, heure à laquelle le cessez-le-feu aurait dû démarrer.
A 9h30, les noms des otages ont finalement été communiqués. Il s’agit de Rumi Gonen (24 ans) et Emily Damari (28 ans), capturées au kibboutz Kfar Azza, et Doron Shtanbar Khair (31 ans), enlevée au festival de musique Nova. Toutes les trois ont été été transférées à la Croix-Rouge dimanche après-midi, après 470 jours de captivité. «Les otages commencent à être libérés aujourd'hui!», a exulté Donald Trump sur son réseau social Truth. En échange, 77 prisonniers palestiniens devraient être relâchés, selon la presse israélienne.
Pourquoi c’est important? Après l’attaque sanglante du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, ayant fait 1'210 morts, et après quinze mois de guerre dévastatrice, l’entrée en vigueur du cessez-le-feu est un profond soulagement.
D’un côté, pour les familles des otages toujours entre les mains du mouvement palestinien. Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 94 seraient encore en captivité, dont soixante présumées vivantes. De l’autre, pour la population gazaouie éprouvée par les bombardements, la faim et les conditions sanitaires dramatiques. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 46.913 personnes, majoritairement des civils, sont mortes dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza. Mais ce bilan pourrait bien être sous-estimé. D’après une étude publiée le 10 janvier dans la revue The Lancet, 64'260 personnes seraient décédées entre le 7 octobre 2023 et le 30 juin 2024. Soit 40% de plus que les chiffres avancés par le Hamas sur la même période.
C’est dans ce contexte que dimanche matin tôt, des Gazaouis sont descendus dans les rues pour célébrer la trêve, ne semblant pas être au courant du retard. Les élans de joie ont été interrompus par le bruit des bombardements israéliens, comme en témoignent les images filmées par l’AP à Khan Younès, dans le sud de Gaza, faisant monter l’angoisse de voir l’accord capoter. «Je suis dévasté», a confié un homme à l’AFP.
Quelques heures plus tard, une fois le cessez-le-feu entré en vigueur, de nombreux déplacés ont finalement pu prendre la route pour rentrer chez eux. A la mi-journée, des milliers de personnes sont arrivées à Jabalia, au nord de Gaza, selon l’AFP.
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