Hérat est en vue, dans ce voyage en 2002 dont est issu le film «Riverboom». On y est bientôt, pour festoyer avec un banquier dont les liasses de billets sentent l’opium. Mais sur la route, il y a des affamés, qui n’ont pas bénéficié des palettes de nourriture que les Américains larguent par avion, au petit bonheur la chance. Hérat n’a pas faim mais a été copieusement arrosé. Du beurre de cacahuète et de de la confiture de fraise ont ainsi écrasé les toilettes d’un certain Hadji Mohammad qui, ne sachant pas qu’en faire, les a donnés à ses poules.
A Hérat, il y a des employés de l'Organisation internationale des migrations qui débordent d'enthousiasme et tentent de vider le monstrueux camp de Mazlak en renvoyant chez eux certains de ses 116’000 déplacés. Ils offrent aux volontaires une tente, une pelle, une hache, une fourche, un sac de blé à manger, un sac de blé à planter, une bise pour les enfants et c'est parti. Le sud de la province du Badghis, à huit heures de camion, est considérée comme sûre. Les convois y déversent chaque jour depuis le début mars (2002) des familles de rapatriés. Celle de Shamsuddine est revenue au village de Kharestan-Idriss, au fond d'une vallée verte à 40 minutes de la capitale provinciale Qala-e Now.
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