Cinq casques bleus ont été ciblés par des frappes aériennes et des tirs de tank israéliens dans le sud du Liban ces derniers jours. Une violation grave du droit international qui sous-tend l'intensification d'une guerre déjà déployée sur plusieurs fronts régionaux.
La colère internationale s'étend après les frappes israéliennes ayant blessé des casques bleus au sud du Liban, jeudi 10 et vendredi 11 octobre. Ce samedi, 40 pays ont exigé une «enquête adéquate» et apporté leur soutien «complet» à la Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban (Finul), dont les positions ont été ciblées par l’armée israélienne.
En 48 heures, cinq soldats de cette force internationale de maintien de la paix, composée de 10’000 hommes, ont été blessés par les bombes. Ce qui a conduit le commandement de la Finul à accuser directement les troupes israéliennes de tirer «de façon répétée» et «délibérée» sur les sites où elle se trouve.
Parmi le concert de chefs d’Etat mécontents, le président français Emmanuel Macron s’est montré particulièrement virulent. Vendredi, depuis Chypre, où il participait au sommet des dirigeants des pays méditerranéens de l’Union européenne, il a martelé que la France «ne tolérera pas» que l’armée israélienne vise à nouveau «délibérément» les casques bleus. Des manœuvres qu’il a qualifiées de «tout à fait inacceptables». Au même moment, le ministère français des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Israël à Paris pour s’expliquer.
Le président français a également profité de l’incident pour demander, une nouvelle fois, de «cesser les exportations d’armes» utilisées par Tsahal, l’armée israélienne, à Gaza et au Liban, «unique levier», selon lui, pour mettre fin au conflit. Cet appel a déclenché la colère du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Pourquoi c’est important? C’est la première fois depuis le début du conflit engagé entre Israël et le Hezbollah libanais que la condamnation internationale se fait aussi pressante. Israël qui, depuis septembre, multiplie les opérations de ciblage de la hiérarchie du mouvement paramilitaire chiite à Beyrouth et des positions de ses militants au sud du Liban, devra sans doute revoir sa stratégie de guerre à haute intensité.
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