Chaque semaine, le dessinateur jurassien Pitch Comment croque un fait d'actualité pour Heidi.news.

En assassinant le chef politique du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, Israël a franchi une nouvelle ligne orange et suscité une riposte prévisible de l’Iran. Elle n’a pas tardé à venir, sous la forme de quelque 180 missiles tirés dans la nuit du 1er au 2 octobre 2024, notamment sur des cibles stratégiques comme le siège du Mossad . L’immense majorité d’entre eux a été interceptée, avec l’aide militaire des alliés positionnés dans la région — notamment américains, mais aussi français. Tel-Aviv reste discret sur les éventuelles destructions occasionnées, l’attaque n’ayant semble-t-il fait aucun mort sur son territoire.

Mais la géopolitique tient parfois du théâtre d’ombres, et il semble que Téhéran avait informé ses alliés arabes de la frappe 24 heures en amont, ce qui laisse largement le temps à l’information de circuler. De quoi limiter les risques d’escalade, car les Gardiens de la Révolution ne semblent pas pressés d’aller vers un conflit ouvert avec un Israël très va-t-en-guerre. Et pour cause: non seulement le pays ne fait pas le poids au plan militaire, surtout si les Américains se joignent à l’affaire, mais l’Iran est au seuil nucléaire. La seule garantie à long terme pour le régime consiste à mettre en œuvre une dissuasion nucléaire efficace, ce qui nécessite surtout de gagner du temps.