Violeta Parra n’a eu de cesse de défendre les traditions des peuples autochtones du Chili, que les colons européens ont converti ou exterminé avec une efficacité toute occidentale. Nous terminons ce voyage tout au sud du pays, en Patagonie, à la recherche des traces qu’ont laissées ces cultures évanescentes.
«Voici la photo». Je ne pensais pas que partir sur les traces de Violeta Parra me conduirait à partager une tarte au citron avec une descendante des Kawésqar, ce peuple de pêcheurs de l’île Wellington, à la pointe sud du Chili. Je pensais encore moins d’être confrontée à la tragédie de son peuple à l’histoire six fois millénaire, et il dont il ne resterait à ce jour qu’une poignée de personnes non métissées.
Ce que Patricia Messier Loncuante me montre sur son téléphone, c’est un cliché en noir et blanc d’une indigène en haillons, assise à l’avant d’un canoë en bois usé. Elle tient dans ses bras un bébé. «Le bébé qu’elle tient dans ses bras est mon père, me raconte-t-elle. Il était l’un des derniers Kawésqars à ne pas avoir été décimé par les maladies et virus transmis par les colons européens arrivés à la fin du 19e siècle en Patagonie.»
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