Le lendemain de l’attaque du Hamas contre Israël, les habitants de Kfarchouba, village frontalier du Sud-Liban, ont fui en masse une invasion israélienne qui n’est jamais venue. Depuis, ils sont comme suspendus dans le temps, au pied d’une base militaire israélienne, n’osant ni s’aventurer dans les champs d’oliviers, ni partir, vivant malgré eux des subsides du Hezbollah. Reportage en zone de surréalisme.
A Kfarchouba, les habitants ne vont plus ramasser les olives dans les champs alentour. A première vue, pas grand-chose ne différencie ce village sunnite des autres patelins caillouteux du Sud-Liban. Ni les quelques vieilles maisons en pierre, les survivantes, disposées entre les immeubles de béton au toit plat. Ni les jasmins, roses et bougainvilliers qui colorent les portails. Les rues sont vides, à l’exception de quelques chats et chiens décharnés. «Ils crient famine. Personne ne les nourrit», me souffle le maire Kassem Kaderi, 79 ans, depuis la terrasse panoramique où nous nous trouvons.
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