Dans la 2e saison de la série coréenne «Squid Game», les joueurs sont incités à se révolter contre le «système». Tentant, mais illusoire. Dans «Projet pour une révolution à New York», paru en 1970, Alain Robbe-Grillet mettait en scène une violence d’un autre acabit, qui nous interroge encore aujourd’hui

Si vous tentez d’échapper à l’ambiance morose du moment en vous plongeant dans la 2e saison tant attendue de Squid Game, vous risquez d’être déçu. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’auteur du sequel a su flairer l’évolution de l’air du temps. Qu’était-ce en effet que le scénario de départ, sinon une vision cauchemardesque à peine voilée des credo du capitalisme libéral.

Regardons de plus près. La méritocratie? Une lutte sans merci de tous contre tous, où le meilleur gagne sur la peau des autres. La perspective du gain est un facteur de motivation et un moteur de la croissance? On sait jusqu’où les joueurs de la série coréenne sont prêts à pousser ce précepte. Le principe du squid game, c’est au fond celui de la théorie du jeu à somme nulle: ce que gagne l’un est perdu pour l’autre, et c’est tant mieux. Difficile de faire plus cynique.

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