Dans le canton alémanique, un test fait le tri entre les élèves qui pourront accéder à la voie gymnasiale et les autres. Ce «Gymiprüfung» particulièrement sélectif met les familles sous pression, et suscite d’intenses débats politiques

Cela fait maintenant plusieurs mois que des milliers d’élèves zurichois ont les yeux rivés sur la date du 7 mars. C’est ce jour-là, un vendredi, qu’ils tenteront de réussir l’examen qui leur ouvrira les portes du gymnase. En quelques heures, ils enchaîneront une rédaction, une épreuve de grammaire, puis une de mathématiques. Le résultat, combiné à leurs notes du semestre, déterminera quelle voie ils pourront emprunter.

Certains des candidats à cet intense rituel n’ont que 11 ans. Car, dans le canton de Zurich, il existe en réalité deux examens. Celui qui donne accès au prestigieux gymnase dit «de longue durée» (Langzeitgymnasium), qui commence après la fin de la primaire et dure six ans. L’autre examen mène au gymnase «de courte durée» – quatre ans – et s’adresse aux élèves de l’école secondaire. Dans les deux cas, le verdict est impitoyable: le taux de réussite est de 50% pour le premier, 40% pour le second. La fonction du «Gymiprüfung» est claire: limiter l’accès au gymnase, toujours plus prisé, et, in fine, aux établissements de l’enseignement tertiaire. Les conditions de réussite ont d’ailleurs été durcies en 2023.

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