CHRONIQUE. Pour l’instant nous ne sommes que des spectateurs, écrit Alexis Favre, nous nous échauffons et pouvons reprendre une vie normale après nous être un peu échauffés. Mais il suffirait de pas grand-chose pour que les postures deviennent des choix

Pour l’instant, cela ne nous concerne que de loin. C’est un sujet de conversation de plus en plus central, de plus en plus animé, mais ce n’est encore qu’un sujet de conversation. Nous ne sommes pas Américains, nous ne sommes pas Allemands, nous ne sommes pas Ukrainiens. A l’heure à laquelle j’écris ces lignes, sous le stratus genevois, je ne suis qu’un spectateur du basculement du monde.

Aucune force tellurique ne m’emporte encore avec elle, le sol ne se dérobe pas sous mes pieds, aujourd’hui ressemble toujours à peu près à hier, mais je vois bien que quelque chose est en train de se passer. Vous aussi vous le voyez, puisque nous en parlons, puisque vous en parlez, puisque tout le monde en parle.

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