Le président dominicain Luis Abinader déploie davantage de moyens pour empêcher les arrivées de la voisine Haïti. A terme, le mur couvrira la moitié de la frontière

La République dominicaine a annoncé dimanche des mesures de surveillance «plus strictes» et l’augmentation des opérations policières à sa frontière avec Haïti pour tenter de freiner la migration illégale en provenance de ce pays. Quelque 500’000 migrants haïtiens vivent en République dominicaine.

Le président dominicain, Luis Abinader, a durci sa politique migratoire à l’égard d’Haïti depuis son arrivée au pouvoir en 2020, avec la construction d’un mur frontalier et des expulsions massives qui ont atteint 276 000 en 2024. Depuis octobre, 142 378 Haïtiens ont été expulsés, selon la direction générale des migrations (DGM).

«Davantage de véhicules et de ressources technologiques pour le rapatriement des sans-papiers» vont être déployés, a affirmé le directeur de la migration, Luis Lee Ballester, dans un communiqué. «Les nouvelles dispositions viseront à renforcer la surveillance des frontières et à optimiser les contrôles d’entrée», a-t-il ajouté.

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Un mur actuellement de 150 km

La République dominicaine, qui partage l’île d’Hispaniola avec Haïti, a commencé à ériger un mur de séparation en 2021 pour «se protéger» de l’immigration illégale, des violences et de la contrebande haïtiennes. Il a annoncé cette semaine son extension de 12 km supplémentaires, portant sa longueur à un peu plus de 170 km.

La barrière doit s’étendre sur plus de la moitié des 340 kilomètres de frontière entre les deux pays. Les derniers chiffres officiels datant de novembre 2024 affirmaient que la première phase du projet était achevée à 80%.

Luis Abinader, réélu en 2024, avait promis au cours de son premier mandat de poursuivre, dans une deuxième phase, la construction du mur dans les zones montagneuses, où le nombre de traversées de la frontière augmente.

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