Elon Musk a demandé aux fonctionnaires fédéraux de rendre compte de leur travail sous forme d'ultimatum: l'absence de réponse d'ici lundi à 23h59 serait considérée comme une «démission». L'appel à la désobéissance des agences, dont le FBI, représente un couac majeur

Le Pentagone et d'autres agences du gouvernement américain font front contre les demandes d'Elon Musk. Ils ont appelé leurs employés de ne pas répondre au courriel exigeant que les fonctionnaires fédéraux justifient leurs activités. Le conseiller du président américain Donald Trump leur a donné jusqu'à lundi soir à 23h59 pour répondre.

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Cet appel de plusieurs fidèles du président américain à désobéir représente un couac majeur et interroge la marge de manoeuvre dont dispose Elon Musk. Sommé par Donald Trump de se montrer «plus agressif» dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, l'homme le plus riche de la planète avait enjoint samedi les fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel en rendant compte de leur travail récent.

«Le ministère de la défense est responsable de l'évaluation des performances de son personnel et il conduira tout examen en accord avec ses propres procédures», a écrit Darin Selnick, un responsable du Pentagone, dans un communiqué publié dimanche sur le réseau social X. Darin Selnick demande, «pour l'instant», de «suspendre toute réponse» au courriel envoyé samedi par l'OPM, le bureau chargé de la gestion des fonctionnaires, intitulé: «Qu'avez-vous fait la semaine dernière?»

Cinq tâches à énumérer ou un refus vu comme une démission

Selon le New York Times, le FBI, le Département d'Etat ou encore le renseignement national, ont également conseillé à leurs employés de ne pas y répondre. «Le FBI, par l'intermédiaire du bureau du directeur, est en charge de toutes les procédures d'évaluation», a écrit Kash Patel, le nouveau directeur de la police fédérale, nommé par Donald Trump.

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Dans un courriel reçu samedi par les fonctionnaires fédéraux, l'OPM exigeait une réponse d'ici à lundi soir, en décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente et en copiant son responsable. Il leur était demandé de ne pas partager d'informations confidentielles.

Elon Musk, patron de SpaceX, Tesla et propriétaire du réseau social X, avait annoncé un peu plus tôt que «l'absence de réponse» serait considérée comme une «démission».

Cet appel de plusieurs agences de l'administration Trump à ne pas obéir à l'injonction de son proche conseiller s'inscrit dans un contexte très tendu au sein de l'Etat fédéral. En cinq semaines, le gouvernement du milliardaire républicain a mis en oeuvre des mesures, sous l'impulsion d'Elon Musk, visant à licencier des pans entiers du personnel. Des milliers d'employés de l'administration en période d'essai ont été limogés. Incités à démissionner en échange d'une paie maintenue jusqu'à la fin septembre, 75 000 fonctionnaires ont également accepté de quitter leur poste, selon les médias américains.

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