Un rapport du Contrôle fédéral des finances met le doigt sur l’abîme qui semble séparer la Berne fédérale de trois de ses piliers de politique extérieure, au cœur de la Genève internationale
Ils ont été inaugurés en grande pompe à la fin des années 1990, sous la houlette d’un certain Adolf Ogi, à l’époque conseiller fédéral UDC à la tête du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports. Alors que la Suisse n’était pas encore membre de l’ONU, elle démontrait ses ambitions en faveur du multilatéralisme en créant le Centre de politique de sécurité (GCSP) et le Centre international de déminage humanitaire (GICHD). Ces deux organisations ont rapidement été rejointes par un Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF). Ces trois institutions établies à la Maison de la paix, à Genève, sont aujourd’hui soutenues par une importante contribution du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), liée à un contrat-cadre établi tous les quatre ans.
Mais vingt-cinq ans plus tard, leur supervision préoccupe. Car les crises successives qui ont émaillé le GICHD puis le DCAF ces dernières années ont plusieurs points communs. Elles ont comme terreau une forte augmentation de leurs employés (près de 70% en dix ans pour le DCAF et 84% en quinze ans pour le GICHD), couplée a une absence d’adaptation du management, pointée du doigt à l’interne. Leurs personnels ont réclamé et obtenu, dans les deux cas, l’intervention de l’Office cantonal genevois de l’inspection et des relations de travail, indice d’une problématique structurelle. Selon les informations du Temps, le GCSP a de son côté récemment fait face à des difficultés budgétaires et une refonte interne contestée par une partie des employés.
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