Le gendarme des finances de la Confédération reproche au DFAE son manque d’implication dans la crise qu’a traversée le centre genevois dédié au déminage. Il pointe également le flottement qui entoure la contribution financière suisse
C’est à une sorte d’autopsie de crise que s’est livré le Contrôle fédéral des finances (CDF) le printemps dernier. Dans le sillage des profonds remous qui ont secoué le Centre international de déminage humanitaire de Genève (GICHD) fin 2021, le CDF s’est penché sur l’utilisation, par le centre, des contributions de la Confédération. En marge du souci de la traçabilité et du bon usage des deniers publics, le gendarme des finances s’est aussi interrogé sur le rôle du DFAE face à la «crise interne majeure» – révélée par Le Temps – qu’a connue le centre et ses près de 90 collaborateurs. Son rapport, rendu public mercredi soir, est critique. Il pointe des problèmes financiers et de gouvernance.
Les observations du gendarme des finances publiques seront d’autant plus observées que le GICHD est un pilier de la politique extérieure suisse en matière de déminage. Le centre a notamment pris une nouvelle dimension avec l’offensive russe en Ukraine. C’est en effet à lui qu’a été confiée la planification du déminage du territoire ukrainien jusqu’en 2033. Cette volonté du Conseil fédéral, sous la houlette des ministres Ignazio Cassis et Viola Amherd, a par ailleurs été rendue possible par un appui financier de l’Union européenne. Près de la moitié du budget de ce centre, organisé sous forme de fondation de droit suisse, dépend de la contribution financière de la Confédération, qui s’élève à près de 9,6 millions de francs par an.
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