En immersion au cœur d’une station de montagne typique des Trente Glorieuses à la française, le photographe documentaire Didier Bizet observe le ski, entre défis environnementaux, économiques et sociétaux

Pourquoi 9000 personnes décident-elles de se payer une croisière sur le plus gros paquebot du monde? Pourquoi se presser devant la Joconde? Qu’est-ce qui séduit les vacanciers sur les plages de Benidorm? Didier Bizet aime expliquer qu’il fait des photographies «pour comprendre», et que le tourisme de masse occupe une place de choix dans la liste des mystères qu’il cherche à élucider.

Formé aux Beaux-Arts et non au journalisme, il a élaboré une méthode où photographie d’auteur et documentaire s’entremêlent dans des proportions qui varient d’une série à l’autre. Pour Snow Therapy, il a décidé de passer une semaine à La Plagne, dans les Alpes françaises, en période de vacances scolaires. «Appareil autour du cou et skis aux pieds», il s’est mêlé aux touristes jour après jour, des pistes aux terrasses bondées des restaurants. A vrai dire, la spécificité du lieu lui importe ici assez peu. Il aborde La Plagne comme l’une des représentantes idéales de ce genre très français des stations familiales, créées ex nihilo dans les années 1960. Installées en haute altitude, ce sont «les seules qui seront sauvées du désastre climatique», prédit le photographe.

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