Le comédien et humoriste français offre au Théâtre de l’Atelier un échantillon cinglant et beau du journal de l’écrivain, avant d’incarner son double dans «Juste la fin du monde»
Jean-Luc Lagarce aurait eu 68 ans le 30 septembre prochain. L’auteur de Derniers remords avant l’oubli et du Pays lointain est mort le 30 septembre 1995, laminé par le sida. Pouvait-il imaginer qu’il ferait partie, trente ans plus tard, du cénacle des auteurs français les plus joués dans le monde? Et que ses pièces où de jeunes gens se découvrent étrangers à leurs milieux, exilés de l’intérieur au fond, seraient considérées comme des classiques? Rien n’est moins sûr.
Bonheur alors de cette fin d’hiver: Jean-Luc Lagarce, ce garçon caustique et inflammable, est toujours aussi cinglant, ressuscité – et avec quel panache! – par Vincent Dedienne à Paris, au Théâtre de l’Atelier. Chaque soir, on fait la queue sur cette place Charles-Dullin où l’on s’imagine croiser Arletty, Jacques Prévert ou Jean Cocteau. Et dans la foule, beaucoup de jeunes attirés par un comédien qui s’est fait d’abord un nom comme humoriste, par ce pressentiment aussi que Lagarce a quelque chose à leur dire, deux fois plutôt qu’une.
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