OPINION. Alors qu’à Riyad, Américains et Russes évoquent un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, l’Europe est la grande absente. Pour l’ancien diplomate suisse Thomas Borer, les causes de cette marginalisation sont à chercher en Europe même, et pas ailleurs

Les dirigeants d’Europe occidentale s’inquiètent vivement du fait que le président Donald Trump négocie directement avec Vladimir Poutine un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, et que les Européens de l’Ouest et l’Ukraine soient pour l’instant exclus de ces discussions. Ce qui se passe à Riyad symbolise cette disparition des écrans radars: à table pour la Maison-Blanche le secrétaire d’Etat Marco Rubio, et pour le Kremlin le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. Pas de trace de représentants de l’Union européenne (UE).

Dans de nombreux médias européens, les cris d’indignation et de colère se sont multipliés. Il serait plus pertinent de s’interroger sur les raisons pour lesquelles Donald Trump, en particulier, exclut le Vieux-Continent de ces discussions. Ce concert de lamentations a quelque chose de suspect, tant le narratif du «gentil» contre «les méchants» prédomine. Les raisons de cette marginalisation sont pourtant connues et les causes sont à chercher en Europe même, et pas du côté de Washington ou de Moscou.

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