Après des années de sous-investissements, la première économie du continent accuse un retard, souvent peu connu, en matière d’infrastructures

Idées reçues et réalité sur le terrain ne coïncident pas forcément. C’est particulièrement vrai en Allemagne lorsque l’on parle des infrastructures. La première économie d’Europe souffre depuis quelques années d’une très mauvaise image en la matière, avec des ponts et des routes en mauvais état – surtout dans l’ouest du pays –, des trains grande distance rarement à l’heure, et des infrastructures numériques à la peine. La faute à la rigueur budgétaire et à des années de sous-investissement. Ainsi, entre 2012 et 2023, les niveaux d’investissements publics dans ce pays ont été les plus bas de toute l’UE, en dehors du Portugal et de l’Irlande. Les Allemands eux-mêmes le confirment. Selon une enquête Statista, publiée en 2024, 35% d’entre eux jugent leurs infrastructures bonnes ou plus ou moins bonnes. Un recul de 20 points par rapport à 2016.

Les transports ferroviaires en sont un exemple criant. L’an dernier, seuls 62,5% des trains longue distance sont arrivés à l’heure, et très rares sont les voyageurs n’ayant aucune anecdote négative à raconter. «Nous avions prévu une heure de transfert mais notre premier train en provenance de Munich a eu une heure trente de retard, à cause d’un problème technique sur la voie. Nous avons raté notre connexion pour Hambourg» raconte Britta, rencontrée à la gare de Francfort. «C’est trop souvent comme ça! La Deutsche Bahn manque de fiabilité», regrette-t-elle.

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