Bratislava se tourne désormais vers TurkStream pour être livrée en gaz russe, après que Kiev a coupé le robinet le 1er janvier 2025. En décembre, le premier ministre Robert Fico s’était rendu à Moscou pour négocier cet approvisionnement, une position à rebours de celle de l’UE
La Slovaquie est à nouveau alimentée en gaz russe, cette fois par la Turquie et la Hongrie, après l’interruption début janvier des livraisons transitant via l’Ukraine, a déclaré jeudi le fournisseur national d’énergie SPP. Le géant russe «Gazprom a partiellement rétabli ses livraisons», selon le porte-parole de la compagnie publique slovaque Ondrej Sebesta interrogé par l’AFP. «Elles se font via TurkStream et la Hongrie», a-t-il ajouté.
Le quotidien slovaque Dennik N, a cité le directeur général de SPP, Vojtec Ferencz, selon lequel les livraisons via TurkStream ont commencé le 1er février et vont doubler en volume en avril. Le premier ministre nationaliste slovaque Robert Fico ne décolère pas depuis que Kiev a coupé, le 1er janvier, le robinet, à l’expiration de son contrat de transit signé avec Moscou fin 2019. Déplorant la perte des droits de passage, il entend maintenir ses relations commerciales avec la Russie en dépit de l’invasion de son voisin ukrainien et cherche des solutions pour contourner Kiev.
Cette position, à contre-courant des autres pays membres de l’Union européenne (UE), est aussi celle de la Hongrie voisine de Viktor Orban. En décembre, Robert Fico s’est rendu à Moscou pour négocier un approvisionnement avec le président Vladimir Poutine, un rapprochement qui a fait descendre des dizaines de milliers de protestataires slovaques dans les rues ces dernières semaines.
Inauguré en 2020, TurkStream relie directement sur 930 kilomètres sous la mer Noire les réserves russes de gaz au réseau de transport turc. Avec la fin du transit ukrainien et plus de deux ans après le sabotage des tubes Nord Stream en mer Baltique, l’Europe n’est désormais plus approvisionnée en gaz russe que par TurkStream et son prolongement Balkan Stream vers la Bulgarie, la Serbie et la Hongrie.
Elle importe par ailleurs d’importantes quantités de gaz naturel liquéfié (GNL) russe par méthaniers, contrairement au pétrole brut qui est frappé d’un embargo, dans le cadre de sanctions imposées après l’invasion russe de l’Ukraine il y a trois ans.