En organisant à Paris un grand sommet sur l’intelligence artificielle, Emmanuel Macron va tenter de montrer que la France et l’Europe sont à l’offensive sur le sujet. Et que lui-même, bien qu’ayant perdu la main, continue de présider
Le pouvoir a changé de rive de la Seine et s’est transporté de l’Elysée à l’hôtel de Matignon, où s’est installé François Bayrou. Emmanuel Macron, dépourvu de majorité depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, doit apprendre à exister sans être en première ligne. Depuis janvier, tandis que son premier ministre tentait – avec succès – d’amadouer les députés socialistes, il s’est d’abord replié sur ses activités internationales. Lors de la conférence des ambassadeurs, il a fustigé «l’internationale réactionnaire», allusion à Elon Musk sans le nommer. Les vœux aux armées lui ont permis d’évoquer l’Europe de la Défense. Il était présent en Pologne pour le 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. A Colmar, en Alsace, pour l’anniversaire de la libération de la ville, il s’est livré à un bain de foule sans agressivité ni incident. De quoi remonter le moral présidentiel.
Car à deux ans et deux mois de la fin de son second quinquennat, le président a perdu le pouvoir, même si, assure Franck Louvrier, qui fut conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, «tout continue toujours de remonter à l’Elysée». Avec le Sommet international pour l’action sur l’intelligence artificielle, qui débute ce 6 février, Emmanuel Macron veut tenter de montrer que, dans la révolution de l’IA, l’Europe et la France ne sont pas à la traîne des Etats-Unis.
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