Le président américain veut forcer le président égyptien Al-Sissi à accueillir les Gazaouis qu’il aura expulsés. Le rapport coûts bénéfices pour Le Caire ne joue cependant pas en faveur de Washington

«J’ai le sentiment que le roi de Jordanie et le général [le maréchal Al-Sissi en Egypte, ndlr] vont ouvrir leur cœur et nous donner le type de terres dont nous avons besoin pour accomplir cela», disait Donald Trump mercredi aux côtés du premier ministre israélien Netanyahou, en visite à Washington. «Cela», c’est l’expulsion des Palestiniens de Gaza. Un scénario auquel l’Egypte comme la Jordanie sont ouvertement opposées depuis de longs mois. Brièvement envisagé en octobre 2023 sous le mandat du président Biden, il avait rapidement été écarté face au refus catégorique des deux pays. Le Caire avait alors qualifié tout éventuel déplacement forcé de Palestiniens vers la péninsule désertique du Sinaï, frontalière de Gaza et d’Israël, de «ligne rouge».

Il faut dire que la population égyptienne est très largement acquise à la cause palestinienne. Accepter la proposition de Trump menacerait le régime du maréchal Al-Sissi au pouvoir depuis 2013, alors que sa popularité est déjà en berne en raison de la crise économique, qui provoque une forte hausse de la pauvreté. Le Caire redoute par ailleurs que des combattants se glissent parmi les Palestiniens évacués et ne transforment l’Egypte en base arrière de leur combat contre Israël, avec qui le pays a signé des accords de paix en 1979.

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