L’opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, victime d’un tsunami catastrophique en 2011, a annoncé mercredi que le démantèlement de réservoirs d’eau traitée débuterait la semaine prochaine
Dégager de l’espace nécessaire au stockage de déchets nucléaires qui doivent être extraits des réacteurs du site: voilà l’objectif que vise l’opérateur de la centrale de Fukushima en démantelant petit à petit les réservoirs d’eau jusqu’ici traitée. «L’entreprise commencera à démanteler des réservoirs d’eau (…) le 13 février si les conditions météorologiques le permettent», a annoncé un porte-parole de Tokyo Electric Power Company (Tepco).
Le projet de démantèlement de cette centrale nucléaire accidentée du nord du Japon doit durer plusieurs décennies. Trois des six réacteurs de l’installation fonctionnaient lorsqu’un raz de marée provoqué par un séisme de magnitude 9,0 a frappé la centrale le 11 mars 2011, faisant fondre les systèmes de refroidissement et provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en 1986.
Depuis lors, Tepco conserve quelque 1,3 million de tonnes d’eau – de pluie, souterraine et de mer – sur le site ainsi que de l’eau nécessaire au refroidissement des réacteurs. Le liquide est filtré pour le débarrasser de diverses substances radioactives mais reste entreposé dans plus d’un millier de réservoirs qui occupent l’essentiel du terrain de la centrale.
L’entreprise a abattu d’autres sortes de contenants d’eau par le passé, mais se débarrasser de ceux-ci en particulier – des réservoirs soudés – est considéré comme une étape essentielle à l’avancée du projet général de démantèlement. L’opérateur prévoit, une fois débarrassé de ces réserves d’eau, de construire des lieux de stockage de déchets radioactifs particulièrement dangereux qui doivent être extraits des réacteurs.
Le démantèlement des réservoirs d’eau est devenu possible avec le début du rejet de liquide dans l’océan Pacifique en août 2023. Le Japon assure que cette eau ne nuit pas à l’environnement, ce qu’a également garanti l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). La mesure nippone a suscité l’ire de la Chine, qui a suspendu les importations de produits de la mer du Japon, avant d’annoncer leur reprise graduelle.