La pratique est aujourd’hui mise en lumière sur les réseaux sociaux. Elle est principalement pratiquée par de très jeunes filles qui cherchent à soulager une douleur psychique en s’en infligeant une physique. Témoignages et ressources pour aider son ado en souffrance

Se faire du mal pour avoir moins mal. C’est en résumé ce que les adolescentes qui se scarifient expliquent. Même si cela peut sembler paradoxal, la douleur d’une coupure permet de soulager un mal-être plus profond. Les causes possibles sont nombreuses: dépression, traumatismes divers, abus sexuels, troubles de la personnalité, psychose, entre autres. Si le phénomène ne date pas d’hier, les réseaux sociaux mettent cette pratique davantage sur le devant de la scène aujourd’hui. «Ils participent au phénomène de contamination: plus on parle de quelque chose, plus on y pense. Cela dit, la scarification chez les adolescentes correspond à l’expression d’un mal-être et le simple fait de lire sur le sujet ne suffit pas pour expliquer ces comportements», explique le Dr Dino Carnevale, médecin adjoint au service de psychiatrie et psychothérapie d’enfants et d’adolescents de la Fondation de Nant, à Corsier-sur-Vevey.

Un avis partagé par la Dre Anne Edan, responsable de l’unité de crise Malatavie du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG): «La scarification existait bien avant les réseaux sociaux et elle n’est pas plus répandue maintenant que par le passé. TikTok la rend peut-être plus visible.» La médecin note que la puberté est une période où le corps se manifeste beaucoup via un grand nombre de changements. «L’automutilation est assez fréquente en cas de débordement émotionnel, de grande tristesse, de liens affectifs compliqués.» S’il y a une association possible entre scarification et idées suicidaires, les deux ne vont pas toujours ensemble, précise encore Anne Edan. «Si les filles utilisent les coupures, les garçons se tournent davantage vers d’autres formes de violence envers eux-mêmes.»

Voir plus