Un récent forum lausannois a remis la question du sans-abrisme sur le devant de la scène. Des états généraux déterminants à l’heure où cette question est toujours plus d’actualité
Il est 20h, il fait nuit. Il fait froid. Sur le perron d’une petite maison d’un quartier industriel, un homme malade dort. Il est bientôt rejoint par une quarantaine de personnes. La porte s’ouvre, deux jeunes sortent, une liste de noms à la main. Les femmes entrent d’abord, les personnes préinscrites sur la liste à leur suite. Pour tous les autres commence l’attente. A l’intérieur, les deux jeunes, un homme et une femme, tableaux Excel à l’appui, évaluent les profils de ceux qui sont toujours dehors. Qui a les bons papiers? Qui est plus vulnérable? Qui a été refusé la nuit passée? Ceux-là rentreront. Les sept autres – des hommes étrangers, sans statut ni problème de santé – passeront la nuit dehors.
Bienvenue au Sleep-in de Lausanne, dans le quartier de Malley, en ce dimanche 2 février 2025. C’est l’un des cinq hébergements d’urgence mis à disposition par la ville. Il est géré par l’association du même nom. Chaque soir de l’année ou presque, cette même scène de «tri» se répète. Parfois, personne n’est refusé, parfois ils sont 30 à rester dehors. Et pourtant, depuis 2022, la ville de Lausanne a augmenté sa capacité d’accueil de 33%. Elle propose désormais 235 lits dans cinq hébergements d’urgence ouverts et un bâtiment à Renens (hébergement à plus long terme) destiné à des personnes avec un contrat de travail mais qui n’ont pas de logement. Mais ce chiffre semble surévalué car il ne prend pas en compte la fermeture du Répit en 2023, un centre d’«accueil» de nuit qui était ouvert à tous, géré par la Fondation Mère Sofia, et partiellement financé par la ville.
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