Le réalisateur Christophe Ruggia, 60 ans, a été reconnu coupable lundi d’avoir agressé sexuellement l’ancienne actrice quand elle avait entre 12 et 14 ans. «C’est extrêmement important pour moi», a réagi la comédienne qui avait gardé le silence lundi
La comédienne française Adèle Haenel a confié mardi que la condamnation pour agressions sexuelles du réalisateur Christophe Ruggia a eu «un effet très fort» chez elle et «acte la gravité des faits». «Ça fait un effet très fort d’entendre ces mots prononcés, d’avoir un acte, qu’on pourrait dire officiel, qui lutte contre le déni que j’ai pu rencontrer depuis des dizaines d’années autour de cette histoire, qui acte la gravité des faits, qui acte les faits eux-mêmes», a déclaré à Mediapart l’ex-actrice de cinéma, âgée de 35 ans, dans sa première réaction publique.
«C’est extrêmement important pour moi», a-t-elle ajouté, alors que l’affaire avait bouleversé le monde du cinéma et ouvert la voie au #Metoo français. Le réalisateur Christophe Ruggia, 60 ans, a été reconnu coupable lundi de l’avoir agressée sexuellement quand elle avait entre 12 et 14 ans, avec comme point de départ le film «Les Diables», dans lequel il l’avait fait jouer en 2001. Il a été condamné à quatre ans de prison dont deux ferme à effectuer sous bracelet électronique.
A la sortie de la salle, il a martelé qu’il n’avait «jamais touché Adèle Haenel». Ses avocates ont annoncé faire appel de cette condamnation «injustifiée» et «dangereuse». Sa peine étant assortie d’une «exécution provisoire», qui s’applique même en cas d’appel, Christophe Ruggia sera prochainement convoqué pour se voir poser un bracelet.
Visiblement nerveuse avant le jugement, Adèle Haenel n’avait pas réagi à l’annonce du délibéré, esquissant seulement après quelques minutes un sourire de soulagement. A sa sortie de l’audience, elle avait été longuement applaudie et accueillie par des cris de joie et des «bravos». Elle a rappelé qu’elle avait «remercié les personnes militantes qui étaient sur place», avant de s’exprimer dans Mediapart, média d’investigation dans lequel elle avait accusé le réalisateur en 2019.
Si la lutte contre les violences sexuelles avance, «c’est grâce à l’action de la société civile», a-t-elle estimé. Mais «ce qui est le plus réparateur, c’est qu’il n’y ait pas d’autres victimes», a aussi martelé la comédienne, qui demande que «les autres enfants puissent avoir le droit à l’enfance.»