Des ONG qui dépendaient de financements américains ont été sommées d’arrêter leurs programmes. A Genève, on s’attend à «une période de turbulences»

C’est un séisme qui frappe Genève. La décision de Donald Trump de «fermer» l’Agence américaine pour le développement international (Usaid) n’a pas seulement des conséquences à Washington, où des milliers d’employés risquent de perdre leur poste. Des centaines de salariés sont également menacés à Genève. Un exemple: l’organisation non gouvernementale Impact, qui emploie 300 personnes, dont 100 à son siège au bout du Léman, s’est vue forcée de réunir son personnel lundi. Vu l’importance de la contribution américaine, les deux tiers des postes sont potentiellement touchés. De toute urgence, l’ONG s’est mise à la recherche de «solutions alternatives» qui pourraient sauver les emplois.

La présence des fonds américains dans le système de l’aide internationale est massive. L’année dernière, les Etats-Unis ont contribué à hauteur de 13,8 milliards de dollars (43% de l’ensemble) dans ce secteur, aux quatre coins du monde. Plus éloquent encore: à eux tous, les dix contributeurs suivants – de l’Union européenne avec 8,1%, à la Suisse avec 1,9% – égalent à peine cette seule contribution américaine. Au-delà de leur richesse, les Etats-Unis considèrent depuis des décennies la fourniture d’aide humanitaire et d’aide au développement comme des outils centraux de leur influence internationale pour faire pièce à leurs rivaux, qu’ils soient chinois ou russe.

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