Chef de groupe des Vert·e·s au parlement cantonal, le biologiste est conscient que ses chances d’enfiler le costume de ministre sont maigres. Mais s’il s’engage dans la campagne, c’est aussi pour que les thématiques écologistes ne soient pas les grandes oubliées des débats

Une élection n’est jamais gagnée d’avance, dit l’adage. Pour Emmanuel Revaz, c’est tout l’inverse. L’élection au Conseil d’Etat valaisan semble perdue avant même que les électeurs n’aient reçu le matériel de vote. Sixième candidat dans la course aux cinq sièges gouvernementaux, représentant la formation politique la moins importante – et la seule qui n’a pas de place à l’exécutif cantonal –, l’homme est lucide. Il sait que ses chances d’enfiler le costume de ministre sont très faibles, en raison notamment, dit-il, du «volet fermé du jeu» issu d’un informel «pacte de non-agression» entre les partis gouvernementaux. Mais il refuse de s’avouer vaincu avant le verdict des urnes, le 2 mars.

Il n’a jamais été facile d’être écologiste en Valais. Mais «les mentalités ont changé», nuance Emmanuel Revaz, pour qui Les Vert·e·s ont aujourd’hui leur «place dans le paysage politique normal». On est désormais bien loin du contexte conflictuel du début des années 1990, où le secrétaire de l’antenne régionale du WWF se faisait tabasser chez lui par trois individus. Mais tout n’est pour autant pas rose pour Les Vert·e·s, à l’image du refus, fin novembre par le peuple, de la loi climat cantonale. «Depuis deux ans, les thématiques écologistes quittent le champ des priorités. Et ce n’est pas le moment…» C’est d’ailleurs la raison d’être de sa candidature: amener ces sujets dans le débat, pour qu’ils ne soient pas oubliés. Car, bien que les autres partis fassent souvent de belles promesses lors des campagnes, ils ne les appliquent guère. «Il ne faut pas tromper les gens sur la marchandise», souffle Emmanuel Revaz.

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