Une motion déposée ce lundi au parlement cantonal suggère la suppression du «français précoce». C’est le troisième essai en deux décennies

Est-ce encore bien utile d’apprendre le français? A Zurich, la question se pose de manière rituelle environ tous les dix ans. En 2006, les électeurs se prononçaient sur une initiative exigeant qu’«une seule langue étrangère soit enseignée à l’école primaire» – sans préciser laquelle entre le français ou l’anglais: 58,6% de non. En 2017, rebelote sur une proposition en tous points similaires: 60,8% de non. Or voici que le sujet fait son retour en 2025.

Ce lundi, Le Centre, l’UDC, les Vert’libéraux et le PEV ont déposé au Grand Conseil une motion demandant l’abrogation du Früfranzösisch – comprenez «français précoce» – durant l’école primaire. Cette fois-ci, plus d’ambiguïté sur la langue visée, c’est bien celle de Molière. L’argument principal est toujours le même: il y a trop de matières et l’apprentissage simultané de deux langues embrouille les enfants. Toutefois, une chose a drastiquement changé: la prééminence de l’anglais, désormais omniprésent sur les bords de la Limmat.