OPINION. Les Européens n’ont pas de plan et sont divisés face au néo-impérialisme de Donald Trump, qui rend le monde plus instable et dangereux en fragilisant le multilatéralisme, écrit l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey

Le discours du président Zelensky à Davos inquiète: «Personne ne parle d’Europe», dit-il. L’Europe n’est plus l’ancre de stabilité qu’elle croyait être. Elle fixe des normes et des standards environnementaux, de bonne gouvernance, elle veut apparaître comme un modèle pour le monde. Le soft power par opposition au hard power. L’Europe des diplomates face à l’Amérique des militaires. Il apparaît désormais qu’elle ne peut même pas garantir la paix dans son voisinage immédiat. La guerre en Ukraine révèle avant tout l’impuissance européenne. Puissance économique et humanitaire, mais nain politique. L’Europe est incapable de peser, tant les divergences entre ses capitales sont profondes.

Le président américain parle de paix en Ukraine. Reste qu’un deal à la manière de Trump risque bien d’être une capitulation de l’Ukraine, un conflit gelé sur les lignes de front actuelles, sans avoir l’assurance que sa sécurité serait garantie au-delà d’un accord de paix par une appartenance à l’OTAN notamment. La défaite de l’Ukraine serait celle de la victoire de la force sur le droit mais aussi la défaite de l’Europe. C’est tout le continent qui se trouverait en situation instable, à l’ouest d’une Russie confortée dans son expansionnisme et d’une Biélorussie vassalisée par Moscou.

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