CHRONIQUE. L’ombre de l’Arabie saoudite planera sur la rencontre entre le nouveau président américain et le premier ministre israélien, qui devront s’entendre sur la 2e phase de la trêve autour de Gaza et sur une solution à deux Etats, écrit notre chroniqueur François Nordmann

La Suisse a pris part le 15 janvier dernier à la troisième séance de l’Alliance globale pour la mise en œuvre d’une solution à deux Etats qui a eu lieu à Oslo. Ladite Alliance a été mise sur pied par l’Arabie saoudite, au nom du comité mixte de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique. La première réunion s’est tenue à Riyad, la seconde à Bruxelles. L’Union européenne et la plupart de ses Etats membres y participaient, à l’exception de l’Allemagne, de la Pologne et de la Hongrie. Ni le Royaume-Uni ni les Etats Unis ne s’y sont associés. La déclaration formulée à l’issue de la réunion par la Norvège, qui la présidait, souligne la nécessité de réaliser la solution à deux Etats et de surmonter les obstacles qui se dressent sur cette voie, demande le cessez-le-feu permanent à Gaza et la libération des otages, soutient l’Autorité palestinienne et son plan de réforme, s’oppose à toute annexion de territoire et défend le rôle de l’UNRWA.

Dans quelle mesure cette approche est-elle encore réaliste? Cela dépend en grande partie de la rencontre aujourd’hui entre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président Donald Trump, qui devraient chercher à harmoniser leurs points de vue et dégager une feuille de route tenant compte des bouleversements de la scène moyen-orientale. Trump veut que la trêve en vigueur à Gaza soit prolongée, que tous les otages soient libérés au cours des phases 2 et 3 de l’accord et que les hostilités cessent. C’est l’une des conditions que le prince saoudien Mohammed ben Salmane a posées pour avancer vers le grand dessein de Trump, qui vise un accord entre les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et Israël. L’autre condition mise par Mohammed ben Salmane est la définition par Israël d’un chemin crédible devant conduire à l’établissement d’un Etat palestinien.

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