Ces dernières années, le français a disparu des horaires des formations professionnelles en vente et commerciales en Suisse. Une situation qui inquiète un collectif d’enseignants

Des enseignants montent au créneau face à la possible perte de compétences en français de certains jeunes en formation professionnelle dans les filières commerciales. Une pétition nationale adressée au Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) a été lancée le vendredi 24 janvier par un collectif d’enseignants de Suisse romande, qui a remis la compresse jeudi devant la presse à Lausanne. Leur but: «Sauver l’enseignement de la première langue dans les écoles professionnelles commerciales».

Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (Sefri), dans sa réforme annoncée en 2021, avait remplacé les branches traditionnelles par des cours de «compétences opérationnelles», liés exclusivement à la pratique professionnelle. Ainsi, depuis 2022, les cours de français ont complètement disparu des horaires des branches de la vente, selon Gaëtan Jeantet, délégué syndical de Sud Education. Et d’ajouter que cette éviction est moins drastique, mais tout aussi alarmante, dans les formations d’employés de commerce qui ont eu droit à leur réforme en 2023. «A la place du français, on apprend par exemple aux élèves à appeler au téléphone, écrire un mail, faire du storytelling pour vendre un produit. Toutes ces choses devraient être acquises sur leur lieu de travail», regrette le délégué. A noter que la formation de CFC d’employé de commerce est la plus prisée en Suisse, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS). En 2023, ils étaient environ 13 000 à s’être lancés sur cette voie.

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