L’accident qui a fait 67 morts mercredi pourrait en partie être dû à un manque d’effectif de contrôleurs aériens. Un problème loin d’être nouveau outre-Atlantique, qui peine à engager suffisamment de personnel

Toute la lumière n’a pas encore été faite sur les raisons qui ont conduit un avion de ligne à percuter en plein vol un hélicoptère de l’armée au-dessus de la rivière Potomac à Washington. Bilan de la catastrophe: 67 morts, aucun survivant et des déclarations précipitées de Donald Trump pour expliquer l’incident. En cause, selon lui: les programmes d’inclusion et de diversité (DEI) de l’Administration fédérale de l’aviation civile (FAA), qu’il accuse de recruter «des travailleurs souffrant de graves déficiences intellectuelles, de problèmes psychiatriques et d’autres troubles mentaux et physiques». Des affirmations que le New York Times a réfutées, alors même que certaines politiques visant à recruter des personnes souffrant de certains handicaps pour les opérations de trafic aérien ont été implémentées sous son premier mandat dès 2019.

Cette collision en plein vol jette néanmoins une lumière crue sur la sécurité du contrôle aérien à Washington et aux Etats-Unis de manière générale, avec un constat ambivalent: voler dans les cieux américains n’a jamais été aussi sûr – il s’agit du premier crash mortel depuis quinze ans dans le pays –, alors même que la profession de contrôleur aérien est scrutée comme rarement. Au-delà des saillies sur les politiques DEI de la FAA, une première piste se dégage quant aux causes de ce drame: le nombre d’employés en poste était insuffisant pour le jour et l’ampleur du trafic à l’Aéroport national Ronald Reagan au moment du crash. Le Washington Post, qui a eu accès à un premier rapport du gouvernement, explique que «deux personnes s’occupaient des tâches» normalement dévolues à quatre personnes à l’intérieur de la tour de contrôle au moment fatidique.

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