Pour le politologue fribourgeois, les difficultés du Centre à trouver des candidats pour succéder à Viola Amherd sont inhérentes aux démissions de conseillers fédéraux, décision personnelle prise souvent hors calendrier stratégique. Lui-même membre du parti, il est persuadé qu’un second siège centriste au gouvernement permettrait de débloquer la politique suisse

C’est peu dire que Le Centre a marqué de son empreinte cette entame d’année politique. Début janvier, les deux plus importantes figures du parti, le président Gerhard Pfister et la conseillère fédérale Viola Amherd, créaient la surprise en annonçant coup sur coup leur départ. La fenêtre d’opportunité s’est vite transformée en une période de confusion pour une formation où les ténors se sont succédé pour renoncer à briguer le poste au gouvernement. A quelques jours de la limite des candidatures pour le Conseil fédéral, fixée à lundi, Le Temps a rencontré un fin connaisseur du parti, l’historien fribourgeois Bernhard Altermatt, lui-même député du Centre au Grand Conseil de son canton depuis 2020 et ancien chef de groupe au Conseil général de la ville de Fribourg. Spécialiste de l’histoire politique suisse, il a notamment collaboré à la nouvelle version de l’encyclopédie du Conseil fédéral, Das Bundesratslexikon – véritable bible de tous les «bundesratologues» –, ouvrage dirigé par son père, l’historien et recteur émérite de l’Université de Fribourg Urs Altermatt. Pour l’entretien, l’homme a donné rendez-vous au cœur de sa ville, au café Les Menteurs, niché le long des voies ferroviaires, dans la friche industrielle de l’ancienne Brasserie Cardinal.
Le nom du café, «Les Menteurs», pour parler du Centre… Faut-il y voir un message?
Pas du tout… Le café est à la fois sympa et très pratique, tout près de chez moi et de la gare.

Plus sérieusement, l’heure est à la succession de Viola Amherd, marquée par le renoncement des principaux poids lourds du parti. Les centristes n’ont-ils plus envie de devenir conseillers fédéraux?

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