Le négociant en matières premières ainsi que trois accusés sont reconnus coupables pour avoir scellé un pacte corruptif. Michael Wainwright, ex-numéro 2 de la firme, écope d’une peine de prison ferme, tout comme l’ex-officiel angolais

Il n’aura fallu que six semaines, vacances comprises, aux trois juges de la Cour des affaires pénales, à Bellinzone, pour rendre leur verdict sur ce cas de corruption emblématique, qui a pour cadre le pétrole en Angola et «l’eau probe du lac de Genève», comme l’écrivait Albert Cohen. Il est limpide: tous coupables.

Le Tribunal pénal fédéral condamne Trafigura, géant mondial du négoce de matières premières, pour défaut d’organisation, c’est-à-dire pour n’avoir pas su empêcher que l’infraction soit commise en son sein. La firme genevoise écope d’une amende de 3 millions de francs et doit s’acquitter d’une créance compensatrice de 145 millions de dollars (132 millions de francs), correspondant aux profits générés par les neuf contrats d’affrètement et de soutage litigieux, obtenus entre 2009 et 2011. Financièrement, la peine est relativement indolore pour Trafigura, qui a réalisé 7,4 milliards de dollars de bénéfices l’an dernier. Reste qu’il s’agit de la première fois qu’une entreprise est condamnée pour des faits de corruption en Suisse à l’issue d’un procès public, les précédentes l’ayant été par voie d’ordonnances pénales.

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