Los Angeles accueillera dimanche les Grammy Awards dans un contexte fortement marqué par les incendies. Beyoncé part cette année en pole position, avec 11 nominations pour son album country «Cowboy Carter»
Les superstars Beyoncé et Taylor Swift vont s’affronter une fois de plus lors des Grammy Awards dimanche, pensés cette année comme un symbole de résilience après les incendies dévastateurs qui viennent de ravager Los Angeles. La capitale du divertissement est encore sous le choc: les flammes ont dévasté des quartiers entiers et ont fait près d’une trentaine de morts.
Les Grammy Awards ont été maintenus malgré ce contexte dramatique, mais ont été repensés pour lever des fonds en faveur des dizaines de milliers de personnes affectées par la catastrophe. Un concert de bienfaisance aura lieu jeudi soir et le gala Musicares, qui se tient chaque année avant la cérémonie officielle, a également un but caritatif, en plus d’honorer le groupe de rock psychédélique The Grateful Dead. La Recording Academy est «ravie que tant d’artistes (…) s’unissent en ce moment pour apporter leur soutien à leurs collègues musiciens et aux autres personnes touchées par les récents incendies», s’est félicité son directeur, Harvey Mason Jr.
Bras de fer au féminin
Beyoncé part cette année en pole position, avec 11 nominations pour son album country «Cowboy Carter». Avec cet opus qui explore ses racines texanes, la chanteuse née à Houston tient là une nouvelle chance de briser sa malédiction. Car si elle est l’artiste la plus titrée de l’histoire des Grammy Awards, elle n’a jamais remporté le prix du meilleur album de l’année, ou celui du meilleur enregistrement, les deux récompenses majeures de la soirée.
Dimanche, elle affrontera dans la catégorie meilleur album Taylor Swift, qui lui avait déjà brûlé la politesse en 2010. La star de la pop a aussi remporté la récompense l’an dernier. En cas de nouvelle victoire avec son opus «The Tortured Poets Department», elle raflerait le prix ultime pour la cinquième fois, améliorant son propre record. Mais il faudra aussi compter avec Billie Eilish, qui a récolté sept nominations pour son album «Hit Me Hard and Soft».
«Cowboy Carter», le symbole au-delà de l’album
Une nouvelle défaite de Beyoncé alimenterait les critiques envers le procès en conservatisme fait aux Grammy Awards, accusés de snober les artistes noirs. «Je pense qu’il serait bon que les Grammys montrent un peu plus d’engagement en dehors de la sphère de la pop blanche», dit à l’AFP Lauron Kehrer, musicologue de la Western Michigan University.
Récompenser «Cowboy Carter» serait tout un symbole: l’album rend hommage aux racines afro-américaines de la country, genre habituellement dominé par des hommes blancs adeptes de discours tranchés.
Mais Beyoncé devra aussi composer avec la concurrence de la Britannique Charli XCX (huit nominations), et des étoiles montantes de la pop Sabrina Carpenter et Chappell Roan (six nominations chacune), toutes deux favorites pour le titre de révélation de l’année. Cette catégorie comprend aussi Shaboozey, dont le tube «A Bar Song (Tipsy)», a été en tête du hit-parade américain pendant plusieurs semaines.
Un gratin de stars emmené par l’humoriste Trevor Noah
Exclu de la course au meilleur album, le rappeur Kendrick Lamar fera néanmoins partie des stars de la soirée, avec sept nominations, notamment pour son titre «Not Like Us» dans la catégorie chanson de l’année. Le titre sera notamment en compétition contre «Texas Hold’Em» de Beyoncé, «Birds of a Feather» de Billie Eilish et «Now and Then», un nouveau morceau des Beatles ressuscité grâce à l’intelligence artificielle.
La cérémonie sera présentée par l’humoriste Trevor Noah. Elle laisse en général la part belle au spectacle, car la plupart des 94 catégories sont récompensées avant la soirée elle-même. La chanteuse Shakira est notamment attendue sur scène, de même que Billie Eilish, Sabrina Carpenter et Chappell Roan.
Dans les nombreuses catégories qui seront décidées avant la cérémonie officielle, il faut noter aussi la présence du groupe de metal français Gojira. Leur interprétation fracassante de «Mea Culpa (Ah! Ca ira!)», aux côtés d’une Marie-Antoinette décapitée pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, fait partie des prétendants pour la prestation metal de l’année. Ils concourent avec la chanteuse lyrique Marina Viotti et le compositeur Victor Le Masne qui étaient de la partie. La chanteuse de jazz française Cyrille Aimée sera aussi en lice avec son album «A fleur de peau» dans la catégorie meilleur album de pop vocale traditionnelle.