En 244 ans d’histoire, le géant pharmaceutique japonais Takeda n’avait jamais eu de femme à sa tête. C’est désormais chose faite. Il a nommé jeudi l’Américaine Julie Kim, dans un pays où les patronnes d’entreprises sont toujours très rares
Le géant pharmaceutique japonais Takeda a nommé jeudi Julie Kim comme PDG, ce qui en fait la première femme à diriger ce groupe en 244 ans d’histoire, alors que les patronnes d’entreprises sont toujours rares dans la quatrième économie mondiale. Julie Kim, citoyenne américaine et actuelle responsable des activités de l’entreprise aux Etats-Unis, succédera en 2026 au Français Christophe Weber, qui était devenu en 2015 le premier PDG non japonais du laboratoire nippon, selon un communiqué.
Christophe Weber a supervisé la restructuration de l’entreprise, ouvrant la voie à l’acquisition de son rival britannique Shire en 2019 pour 62 milliards de dollars. Mais face à une concurrence mondiale vive, il n’a pas pu empêcher une stagnation du cours de l’action Takeda ces cinq dernières années à la Bourse de Tokyo, tandis que le titre du groupe chutait de près de 30% à Wall Street, où il est également coté.
Au Japon, seules treize femmes occupent un poste de directrice générale dans les quelque 1600 sociétés les plus cotées du pays, selon une étude publiée par l’agence de presse Kyodo l’année dernière. En avril 2023, le premier ministre japonais d’alors, Fumio Kishida, a demandé à son gouvernement de mettre en place un plan de travail pour augmenter la part des femmes cadres dans les grandes entreprises à au moins 30% d’ici 2030.
Le Japon est en proie à de fortes inégalités de genre, surtout en politique et dans les postes de direction des entreprises. L’écart salarial entre hommes et femmes est aussi très important. «Takeda est une entreprise unique et je suis très honorée d’avoir été choisie pour la diriger», a déclaré Julie Kim dans le communiqué. Sa nomination sera soumise au vote des actionnaires en juin 2026.