L’éditeur de ChatGPT estime que la start-up chinoise a abusé de ses systèmes, via une technique dite de «distillation» Pour le professeur de l’EPFL Rachid Guerraoui, c’est plausible, et c’est aussi plutôt une bonne nouvelle pour la suite
Il y a peut-être une part de karma, comme s’en amusent sur les réseaux sociaux de nombreux internautes. OpenAI, qui a entraîné ses modèles en aspirant de manière agressive des masses colossales de données, s’est à son tour fait siphonner une partie de sa technologie par un concurrent chinois. Mais il y a aussi un point plus fondamental: l’innovation, en intelligence artificielle, ne se conçoit plus seulement à renfort de milliers de puces spécialisées, de gigantesques centres de données et de centrales nucléaires. Astuce et ingénierie fine ont aussi leur place.
Rappelons les faits: quelques heures après le lancement choc de DeepSeek, cette intelligence artificielle (IA) chinoise qui semble faire jeu égal avec ChatGPT, Sam Altman la félicite publiquement. Pour le directeur d’OpenAI, éditeur du service d’IA le plus utilisé de la planète, «le modèle R1 de DeepSeek est impressionnant, notamment au regard de ce qu’il est capable de fournir pour ce prix. Nous allons évidemment livrer des modèles bien meilleurs et c’est aussi vraiment revigorant d’avoir un nouveau concurrent! Nous allons sortir quelques nouveautés», écrivait-il sur le réseau X. Rappelons que DeepSeek aurait été créée en utilisant extrêmement peu de moyens financiers et techniques comparés à ceux employés pour concevoir ChatGPT.
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