Au Forum Horizon du «Temps», le ministre des Affaires étrangères alerte sur un monde post-globalisation gagné par le populisme et les guerres. Pour affronter le futur, la stabilisation de la relation avec l’Union européenne est présentée comme une priorité pour le Conseil fédéral
Ignazio Cassis ne se veut ni pessimiste ni optimiste, mais plutôt «réaliste lucide». Et que voit-il? «Nous sommes encerclés par un anneau de feu», a-t-il expliqué devant les participants du Forum Horizon organisé par Le Temps, en énumérant les conflits en Europe, au Proche-Orient et en Afrique. «Ces crises, amplifiées par le réchauffement climatique, annoncent une catastrophe mondiale. […] La belle époque de l’après chute du mur de Berlin est révolue.» Le ministre des Affaires étrangères s’est lancé dans une analyse du doute démocratique qui s’est emparé des sociétés occidentales et des causes de la vague «populiste» qui se confirme d’élection en élection. Un tableau sans concession. Sombre. Parfois alarmiste.
Un avant-goût de la stratégie du Conseil fédéral pour convaincre de la nécessité de mieux coopérer avec l’Europe? «Le monde traverse des turbulences, et la Suisse ne peut s’en isoler, argumente le conseiller fédéral. Même en cas de «dérive des continents», nous resterions indéfectiblement liés à l’Europe». Conclusion qui s’impose: «Stabiliser et moderniser nos relations avec l’Union européenne constitue, pour le Conseil fédéral, une priorité stratégique.» Le Conseil fédéral s’était déclaré en décembre dernier «satisfait» du résultat de la fin des négociations avec l’UE, sans exprimer le moindre enthousiasme. Le ministre des Affaires étrangères s’engage un peu plus aujourd’hui. «Nous avons négocié avec l’UE un excellent accord. Il est temps d’avoir le courage de surmonter les derniers obstacles internes et de clore ce chapitre après vingt ans.»
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