La sortie de l’Union européenne actée le 31 janvier 2020 a décimé certains secteurs de l’économie britannique. Bilan de courses avec un pêcheur, un paysan et un dirigeant d’université, cinq ans après le divorce

Les étals du marché aux poissons de Billingsgate, à l’est de Londres, débordent de noix de Saint-Jacques, de crevettes et de filets de poisson. Dans les aquariums, des crabes sont empilés les uns sur les autres. Le jour point à peine, mais les marchands sont déjà sur place depuis 4 heures du matin. Andre, un grand bonhomme en salopette bleue et bottes de pluie, est occupé à charger un camion pour Chamberlain’s, une société exportatrice de poissons fondée en 1947.

«Nous fournissons des hôtels en Europe, notamment en Suisse, raconte-t-il. Depuis le Brexit, c’est l’enfer. Avant, nous mettions les homards tous ensemble dans une boîte. Maintenant, chaque lot doit être emballé séparément. Il faut aussi obtenir des certificats phytosanitaires, signés par un vétérinaire.» Le trajet, autrefois effectué en quelques heures, prend désormais deux jours. «A l’arrivée, une partie du chargement est souvent gâté ou mort pour les espèces exportées vivantes», glisse-t-il.

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