Face aux abus constatés par le passé, le gouvernement a décidé mercredi de mettre un terme aux adoptions internationales. Leur nombre s’est déjà effondré ces dernières années et ne concerne plus qu’une trentaine de cas par année
C’est une décision drastique qui pourrait avoir une incidence sur l’avenir de nombreuses familles. Le gouvernement veut totalement interdire les adoptions à l’étranger. Révélée dimanche par la NZZ am Sonntag, l’information a été confirmée ce mercredi à Berne par le conseiller fédéral Beat Jans. L’objectif: éviter les abus. «Nous sommes arrivés à la conclusion qu’une réforme ou un durcissement du droit à l’adoption ne suffirait pas à garantir la primauté du bien des enfants», a ainsi justifié le socialiste bâlois devant les médias. Son département, celui de Justice et Police (DFJP), a ainsi été chargé de préparer un projet de loi pour la fin de l’année 2026. Les adoptions en Suisse ne sont pas concernées et resteront autorisées.
Dans sa démarche, le Conseil fédéral s’appuie sur le rapport d’un groupe d’experts indépendants ayant conclu que l’interdiction demeurait la meilleure option. Beat Jans a rappelé que de nombreuses irrégularités s’étaient produites en Suisse en matière d’adoption. Certaines histoires sont douloureuses. En 2020, le gouvernement avait ainsi fait part de «ses regrets», reconnaissant les manquements des autorités du pays dans le scandale des «bébés volés» du Sri Lanka. Entre les années 1970 et 1990, quelque 880 enfants adoptés en Suisse venaient de véritables «fermes à bébés», où des femmes étaient exploitées par des réseaux de trafiquants. Des cantons, comme celui de Saint-Gall, avaient été alors pointés du doigt pour leur laxisme, ayant autorisé des adoptions malgré les indices d’irrégularités parfois graves.
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