La proposition des Jeunes Vert·e·x·s voit son soutien s’effondrer de 12% entre les deux sondages de gfs.bern pour la SSR. Les Romands et, un peu, les femmes sont mieux disposés

L’initiative pour la responsabilité environnementale serait refusée à une nette majorité lors de la votation du 9 février. A près de deux semaines du scrutin, le non l’emporte à 61% et 67%, selon deux sondages publiés mercredi.

La seconde enquête de la SSR, réalisée par l’institut gfs.bern du 15 au 23 janvier, montre que la part des opposants a augmenté de 12 points de pourcentage au fil de la campagne et atteint désormais 61%. Le oui a régressé à 37%, perdant en partie le soutien des femmes.

Selon la deuxième vague du sondage réalisé par 20 Minutes/Tamedia, 67% des répondants rejetaient le texte des Jeunes Vert·e·x·s, contre 32% de suffrages favorables. Dans les deux sondages, l’opinion se trouvait à un stade de formation avancé, avec très peu d’indécis.

«L’évolution des intentions de vote entre la première enquête et la seconde révèle une tendance au non typique des initiatives», selon les chercheurs de gfs.bern. Leur enquête révèle que seules 15% des personnes désireuses de voter n’ont encore aucune intention de vote ferme et 2% sont entièrement indécises.

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Une très forte polarisation

Pour l’institut de recherche, ces résultats ont de quoi surprendre, compte tenu de l’attention médiatique modérée dont l’initiative a fait l’objet jusqu’ici. Ces pourcentages «suggèrent un réflexe fondamental de défense vis-à-vis du projet», écrit-il.

L’initiative n’est plus approuvée que par les milieux du camp rose-vert et les foyers aux revenus les plus bas. La polarisation en fonction des partis politique reste forte: les Vert·e·s (97% pour) et le PLR (93% contre) forment les deux extrêmes.

Au sein des Vert’libéraux, un fossé persiste entre l’élite et la base. Alors que la direction du PVL a donné pour mot d’ordre de rejeter l’initiative sur la responsabilité environnementale, la base reste encore majoritairement favorable. La prise de position tardive pourrait toutefois faire vaciller ces rapports.

Un peu plus de soutiens dans les régions latines

Au cours de la campagne, le soutien s’est érodé dans toutes les régions linguistiques. L’approbation reste encore la plus élevée en Suisse romande (43% pour). Elle atteint 41% en Suisse italienne et seulement 35% en Suisse alémanique.

L’intention de participer au vote reste, à 39%, nettement inférieure à la moyenne à long terme (47% entre 2011 et 2023 selon l’OFS). L’institut gfs.bern a interrogé près de 16’000 titulaires du droit de vote. La marge d’erreur statistique est de +/- 2,8%.

Les femmes sont plus favorables

La deuxième vague du sondage réalisé par 20 Minutes/Tamedia a recueilli les avis de 13 500 personnes les 22 et 23 janvier. Elle confirme la formation de l’opinion bien avancée (1% d’indécis) ainsi que la très forte polarisation entre gauche et droite: parmi l’électorat des Vert·e·s et du PS, le soutien atteignait respectivement 88% et 69%.

Même si le soutien féminin au projet des jeunes Vert·e·s s’est en partie érodé depuis les sondages précédents datant de fin décembre, le fossé entre les sexes persiste. Selon l’enquête de 20 Minutes/Tamedia, seuls 24% des hommes comptaient voter oui, contre 40% des femmes. Dans le sondage de la SSR, ces proportions étaient de 29% des hommes et 46% des femmes.

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L’argument économique l’emporte

Les principaux arguments restent similaires dans les deux sondages. Parmi les partisans, le réchauffement climatique et l’urgence d’agir font pencher la balance. La préservation des ressources et la responsabilité pour les dégâts environnementaux causés à l’étranger jouissent toujours d’un fort soutien.

Mais les arguments contre l’initiative pour la responsabilité environnementale ont gagné en force de persuasion, observe gfs.bern. Le camp du non dispose de l’argument le plus efficace sur l’opinion, à savoir ses risques et inconvénients pour la Suisse en tant que site économique.