Le premier grand feuilleton de l’année chez Disney+ raconte l’enquête sur la mort d'un ancien président américain dans un «paradis» très particulier. Critique enthousiaste mais pingre, pour ne pas divulgâcher

Une sublime reprise de Another Day in Paradise, le classique de Phil Collins, accompagne le lent mouvement de caméra à la fin du premier épisode de Paradise, qui opère un spectaculaire dévoilement. Dans cette petite évocation, nous tâchons de ne pas divulgâcher le postulat de cette première grande série de Disney de l’année. Il vaut mieux de pas trop lire à son sujet pour jouir de l’effet de surprise.

Disons qu’il est question d’un ancien président américain retrouvé assassiné dans sa résidence de retraite. Collins, son garde du corps (Sterling K. Brown, incarnant un homme d'action droit dans ses bottes mais trempant dans ses tourments), entretenait une relation particulière avec lui. Il le protégeait depuis cinq ans, de l’époque de la Maison-Blanche, mais semble avoir une raison particulière de la haïr («c’est compliqué», lance-t-il plus tard).

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Un indice dans ses mains

La dynamique s’enclenche par le fait que Collins veut mener l’enquête, ce que les autorités concernées, au demeurant assez nébuleuses, lui refusent. La mystérieuse patronne surnommée Sinatra (excellente Julianne Nicholson) tire manifestement les ficelles tandis que la supérieure directe de Collins veut l’écarter, voire le suspecter. L’agent a mis 30 minutes à lancer l’alerte, recueillant en tout cas un indice troublant sur place…

En fait, une uchronie

Le «paradis» est cette petite ville de jolies rues et de lacs bucoliques où vivait le président, mais comme dans la chanson, on comprend vite qu’il n’y a rien là de paradisiaque. Les trois épisodes diffusés jusqu’ici dévoilent une structure axée sur un personnage par épisode, même si Collins demeure le pivot du thriller. Venu, comme son acteur principal, de This Is Us, et passé par Pixar, le créateur Dan Fogelman se coule allègrement, et avec la noirceur nécessaire, dans plusieurs formes, à commencer par l’enquête politique. On ne dit donc rien du contexte de l’histoire, qui est crucial, mais ajoutons que l’entreprise tient aussi de l’uchronie.

Comme premier flambeau de 2025, Paradise offre un bouquet composé avec talent, puisant dans le registre parano-politique des années 1970, faisant aussi un peu son Lost quant à la narration et l’usage très rigide et programmé des flash backs. Un fort bon suspense pour entamer cette année de séries.

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«Paradise». Une série de Dan Fogelman (Etats-Unis, 2025), de huit épisodes de 55’, en diffusion hebdomadaire. A voir sur Disney+.