Les conditions de retour au pays des migrants brésiliens illégaux expulsés des Etats-Unis suscitent colère et indignation dans le pays. En oubliant que les rapatriements ont été aussi très nombreux lors du mandat du précédent président américain Joe Biden

Les images de l’arrivée des 88 migrants brésiliens expulsés des Etats-Unis tournent encore en boucle sur les écrans de télévision et les réseaux sociaux. On y voit, vendredi 24 janvier, descendant de l’avion dans la nuit moite de Manaus, en Amazonie, une majorité d’hommes et quelques femmes et enfants, mains et pieds menottés, visages marqués par la fatigue après un voyage de près de cinquante heures dans un avion ayant rencontré des problèmes techniques – notamment une panne de la climatisation – nécessitant une escale au Panama. Devant les caméras, certains racontent qu’ils ont vécu un «enfer» et ont été victimes de maltraitances physiques de la part des agents de sécurité américains lorsqu’ils demandaient à se rendre aux toilettes.

Des conditions inhumaines et surtout illégales, comme le souligne Gabrielle Oliveira, professeure brésilienne d’anthropologie, spécialiste migrations à l’Université Harvard, aux Etats-Unis: «Normalement, durant ce type de vol, les menottes et liens de contention doivent être ôtés au moins vingt minutes avant l’atterrissage». Détachés de leurs liens à leur arrivée sur ordre du Ministère de la justice brésilien, les migrants ont pu reprendre quelques forces avant d’embarquer à destination de Belo Horizonte, sur un vol des Forces armées brésiliennes (FAB) réquisitionné à la demande du président Lula.

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