Janvier 2020. Le monde était à l’aube de la pandémie de covid. Cinq ans plus tard, que reste-t-il de cette parenthèse? Et quelles traces objectives demeurent de cette période? Cette semaine, «Le Temps» consacre un dossier à ces questions toujours sensibles

«On se heurte au silence.» Le constat de la professeure à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne (Unil) Laurence Kaufmann est éloquent. Elle et son équipe replongent dans la période covid en vue d’un ouvrage collectif, prévu pour la fin de l’année. Se heurter à des Suisses que la pandémie a laissés sans voix rend le travail de mémoire ardu. Quand «l’agressivité n’est pas au rendez-vous, les gens préfèrent se taire», poursuit la sociologue. Francesco Panese, professeur en études sociales de la médecine et des sciences à la Faculté de biologie et de médecine de l’Unil, se veut plus nuancé: «Les traces mnésiques de l’événement vont perdurer dans le temps, comme pour le 11 septembre 2001 ou l’alunissage en 1969. La conviction d’avoir partagé l’événement est omniprésente.»

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