Giorgia Meloni est rattrapée par la justice de son pays. La cheffe du gouvernement italien est accusée d’avoir facilité le renvoi d’un responsable libyen poursuivi par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. Elle dénonce une politisation de la justice

La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni a annoncé mardi dans une vidéo sur les réseaux sociaux qu’elle et deux de ses ministres étaient visés par une enquête après l’expulsion d’un responsable libyen, accusant les magistrats de politiser leur fonction.

Osama Almasri Najim, chef de la police judiciaire libyenne, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis depuis le 15 février 2015.

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Arrêté il y a dix jours dans un hôtel de Turin en vertu de ce mandat, il a été libéré sur ordre de la Cour d’appel de Rome il y a une semaine pour vice de procédure, et expulsé vers Tripoli à bord d’un avion affrété par l’Etat italien. Giorgia Meloni est soupçonnée avec ses ministres de la Justice Carlo Nordio et de l’Intérieur Matteo Piantedosi d’avoir facilité la libération du Libyen et son renvoi à Tripoli.

Giorgia Meloni a directement mis en cause des magistrats auxquels elle reproche d’être politisés. Elle a en particulier mis en cause le procureur de Rome, Francesco Lo Voi, qui lui a notifié l’ouverture d’une enquête sur l’expulsion du Libyen.

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Elle a rappelé qu’il était le procureur à Palerme en charge de l’accusation dans le procès de son vice-chef du gouvernement, le dirigeant anti-immigration Matteo Salvini, jugé pour avoir bloqué des migrants en mer alors qu’il était ministre de l’Intérieur en 2019, et relaxé.

Giorgia Meloni a aussi souligné que la plainte avait été déposée par l’avocat Luigi Li Gotti, lequel a défendu de nombreux mafieux repentis, mais surtout a été sous-secrétaire à la Justice dans un gouvernement de centre-gauche, dirigé par Romano Prodi.

Crimes contre des détenus

L’ouverture d’une enquête est un acte obligatoire à la suite du dépôt d’une plainte et permet aux personnes visées par l’enquête de désigner un avocat.

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Osama Almasri Najim est accusé par la CPI d’avoir commis en Libye des crimes contre des détenus en raison de leur religion, ou alors qu’ils étaient soupçonnés d’un «comportement immoral» ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés.

Giorgia Meloni avait défendu déjà samedi l’expulsion du Libyen, demandant à la CPI de «clarifier pourquoi elle a mis des mois à lancer ce mandat d’arrêt alors qu’Almastri avait déjà traversé trois pays européens». Elle a repris cette argumentation mardi dans sa vidéo.

La CPI «après des mois de réflexion émet un mandat d’arrêt contre le chef de la police judiciaire libyenne, mais curieusement la Cour le fait précisément au moment où cette personne était sur le point d’entrer sur le territoire national après avoir séjourné de manière sereine pendant une douzaine de jours dans trois autres Etats européens», a-t-elle ironisé.

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