Le premier ministre Milos Vucevic a démissionné, mais la vague inédite de contestation qui secoue la Serbie depuis novembre ne semble pas près de retomber
«Vucic? On s’en fiche de ce qu’il peut dire, nous l’avons mis sur le mode «ignore», lâchaient lundi soir des étudiants occupés à monter une cuisine collective sur l’immense échangeur d’Autokomanda, où se croisent l’autoroute et les principales voies d’accès au centre de Belgrade. Autokomanda était pacifiquement occupé depuis le matin, quand le président s’est adressé à la nation sur la télévision commerciale Pink, relais privilégié de communication du régime. Aleksandar Vucic a promis un «remaniement profond du gouvernement», que personne n’avait demandé, mais le lendemain matin, le premier ministre Milos Vucevic lui-même, un proche du chef de l’Etat, présentait sa démission.
Les événements s’emballent en effet selon une logique difficilement prévisible. Alors que des milliers d’étudiants, rejoints par des citoyens solidaires et aussi de nombreux agriculteurs venus avec leurs tracteurs, occupaient pour 24 heures l’échangeur d’Autokomanda, quatre sympathisants du Parti progressiste serbe (SNS, au pouvoir) attaquaient des étudiants dans la ville de Novi Sad. Les étudiants blessés ont été hospitalisés, leurs agresseurs interpellés, mais ce nouvel acte de violence venait démentir les propos apaisants d’Aleksandar Vucic tout en renforçant encore la détermination des manifestants.
Voir plus