Depuis deux semaines et une décision du Conseil communal qui entend étudier la possibilité de désarmer la police de proximité, le débat devient émotionnel dans le canton de Vaud. Désormais, ce sera aussi le problème du Conseil d’Etat

Pour Florence Bettschart-Narbel, «à Lausanne, la situation sécuritaire se dégrade, et nous ne pouvons pas faire de l’angélisme dans ce contexte». Fâchée contre la décision communale qui demande d’étudier la possibilité de désarmer les agents de proximité, la présidente des libéraux-radicaux a demandé au Conseil d’Etat de prendre position. Avec elle, 37 parlementaires ont signé le texte défendu ce mardi. Ils sont issus de son parti, mais aussi de l’UDC et des vert’libéraux. Peu après son intervention, elle argumente: «Le désarmement des policiers lausannois aurait des conséquences sur la coordination entre les polices et surtout sur la sécurité de tous. Selon la loi, les agents ont pour mission de répondre à des menaces urgentes et graves.»

Le gouvernement a trois mois pour se prononcer, mais tout indique qu’il répondra plus rapidement. Le débat qui agite le canton devient émotionnel. Tout a commencé le 15 juillet dernier, quand le Conseil communal de Lausanne et sa majorité de gauche acceptaient un postulat du vert Ilias Panchard. Le texte demandait un projet pilote pour une police de proximité sans arme à feu. Il entendait ainsi éviter des escalades inutiles dans des situations banales. Municipal en charge de la sécurité, le PLR Pierre-Antoine Hildebrand a tenté de s’y opposer, en vain. Il a notamment rappelé qu’aucune directive ne force les policiers à avoir une arme sur eux. Très rapidement, plusieurs associations et syndicats de policiers ont exprimé leurs craintes.

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