Pour son premier long métrage, l’Américain Drew Hancock signe avec «Companion» un thriller efficace mais sans surprise revisitant le motif canonique du robot se rebellant contre son maître
En 2009, dans Air Doll, Hirokazu Kore-eda racontait l’histoire d’une poupée gonflable qui, en l’absence de son propriétaire, prenait vie, découvrant même que sous son enveloppe plastique, elle avait un cœur. Le film était au final un conte émouvant et sensible sur la solitude et la détresse émotionnelle. En 2021, Maria Schrader s’intéressait, elle, dans I’m Your Man, à la relation entre une anthropologue et un robot humanoïde calibré à partir de ses préférences pour être l’homme de ses rêves. A travers sa construction narrative sinueuse et son final ambigu, le film proposait une intéressante réflexion sur notre rapport à l’intelligence artificielle (IA), avant même l’irruption dans nos vies de ChatGPT. Enfin, l’an dernier, Chris Weitz livrait de son côté avec L’I.A. du mal un thriller mettant une famille entre les griffes d’une assistance virtuelle cherchant à contrôler les humains…
Premier long métrage de Drew Hancock, Companion est une sorte de fusion de ces trois longs métrages – et de quelques autres, comme les multiples adaptations du roman The Stepford Wives. Tout commence par un coup de foudre trop beau pour être vrai: au rayon fruits d’un supermarché, Iris rencontre Josh. Elle a l’apparence d’une poupée tandis qu’il ressemble à un célibataire un peu paumé. En voix off, la belle annonce d’emblée la couleur: sa rencontre avec Josh fut un des deux vrais moments de pur bonheur de sa vie, le second étant l’instant… où elle l’a tué!
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