De la légendaire Arletty à l’auteur Fabrice Melquiot, le grand comédien neuchâtelois Robert Bouvier, qui quitte la direction du Théâtre du Passage, salue ses étoiles
Sur l’escalier moussu, un chat dodu au poil roux vous salue. Vous êtes descendu du bus à l’arrêt Pierre-qui-roule, sur les collines de Neuchâtel, et vous dévalez les marches, à la rencontre de Robert Bouvier. Le comédien et metteur en scène fera ses adieux au Théâtre du Passage ce mercredi. Il laissera son fauteuil à Robert Sandoz, après vingt-cinq ans de levers de rideau, le cœur battant comme celui d’Arlequin un soir de bringue.
Son repaire est un pigeonnier, avec vue, ce midi-là, sur les brumes du lac. Sur une table, René Char complote avec Pier Paolo Pasolini et Vladimir Nabokov, autant de voix pour son prochain spectacle, Je suis venu te dire, au Passage en février. Sur une commode, une merveille de bazar, des cadeaux de première. Robert Bouvier, 63 ans, vit seul, mais son royaume à hauteur d’oiseaux est peuplé de présences. Il ouvre un mystérieux meuble: à l’intérieur, des boîtes où chuchotent des milliers de lettres, Arletty voisinant ici avec Jane Birkin.
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