Dans une interview aux journaux de Tamedia, l’ex-ministre des finances s'estime être le bouc émissaire de la crise. Le Zurichois avait jusqu’à présent gardé le silence au sujet de ce rapport très attendu et publié le 20 décembre 2024

L’ex-ministre des finances Ueli Maurer se montre critique face au rapport de la commission d’enquête parlementaire sur la reprise du CS par UBS. Dans une interview aux journaux de Tamedia, l’ex-conseiller fédéral déclare qu’il était clair dès la création d’une CEP et également lors de son audition qu’il serait le bouc émissaire.

Selon le Zurichois aujourd’hui âgé de 74 ans, le mandat de la commission d’enquête parlementaire (CEP) occulte la période décisive qui a précédé l’aggravation de la crise ainsi que la dimension internationale. «La CEP n’a fait qu’examiner ce qui aurait pu être fait différemment au niveau national au cours des dernières semaines», a ajouté Ueli Maurer.

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Et de rappeler qu’au début des années 2020, la crise du covid avait poussé le monde au bord de la crise financière. C’est pourquoi la situation était extrêmement dangereuse, selon Ueli Maurer. «Nous devions tout mettre en oeuvre pour éviter une crise financière internationale. Si l’on se focalise uniquement sur la Suisse et sur les dernières semaines du CS, on ne rend pas justice à cette situation», a-t-il poursuivi.

L’ancien conseiller fédéral rejette les reproches selon lesquels il aurait caché au Conseil fédéral, et en particulier à sa successeure, l’actuelle ministre des finances Karin Keller-Sutter, la gravité de la situation avant que n’éclate la crise: «Je n’ai rien caché, mais je n’ai informé qu’oralement. Je referais exactement la même chose».

Crainte d’une fuite

«C’était nécessaire. Et c’était juste. Car il y avait le risque qu’un crash du CS puisse déclencher une crise bancaire mondiale comme en 2008», précise l’ex-ministre UDC.

Ueli Maurer souligne avoir toujours informé le Conseil fédéral de tout ce que lui-même savait. Mais uniquement oralement, car il n’avait pas confiance en l’administration. Le risque d’un effondrement du CS en raison d’une fuite était très grand, selon lui. Avec des conséquences pour la place financière suisse ainsi que les places financières étrangères.

Le rapport de la CEP a tout simplement «occulté cet aspect», affirme Ueli Maurer. De plus, le Conseil fédéral n’aurait pas eu de base légale pour intervenir sans une demande des organes concernés.

Ueli Maurer avait jusqu’à présent gardé le silence sur le rapport publié le 20 décembre de l’année dernière. Il avait dit le jour-même d’abord vouloir le lire en détail.

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