Le chômage a un peu augmenté l’an dernier à partir d’un niveau historiquement très bas, annonce vendredi le Secrétariat d’Etat à l’économie. Une augmentation qui devrait se poursuivre

A quoi a ressemblé le marché du travail en Suisse au cours de l’année 2024? Le Secrétariat d’Etat à l’Economie (SECO), dont les statistiques rendent compte du nombre de chômeurs inscrits auprès d’un office régional de placement (ORP) à la fin d’un mois (et non pas du nombre de chômeurs au total), fait le bilan en ce début 2025.

Résultat: Le chômage a légèrement augmenté à partir d’un niveau historiquement très bas, affichant un taux moyen de 2,4%, soit une hausse de 0,4 point de pourcentage par rapport à 2023 (2%), mais ce qui représente un niveau nettement inférieur à sa moyenne à long terme, précise le SECO. Une légère détente sur le front de la pénurie de personnel donc, particulièrement forte ces dernières années notamment en raison de départs à la retraite massifs.

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Un ralentissement dans le secteur industriel

Dans le détail, en 2024, le marché suisse du travail a été marqué par un affaiblissement de l’évolution conjoncturelle, la production dans le secteur industriel ayant ralenti en raison d’un net repli de la demande. En contrepartie, la pénurie de main-d’œuvre est devenue un obstacle moins important à la production, car le besoin en personnel qualifié a diminué.

A noter donc qu’au fil de l’année, le taux de chômage a légèrement progressé, passant d’un niveau très faible de 2,2% en début d’année à 2,6%, un taux corrigé des variations saisonnières, en décembre.

En décembre 2024 justement, le nombre de chômeurs a augmenté de 9179 (+7,6%) par rapport au mois précédent pour atteindre 130 293. Par rapport au même mois de l’année précédente, le chômage a augmenté de 21,9%. Le dernier mois de l’année, le taux de chômage a donc augmenté de 0,2 point de pourcentage par rapport au mois précédent, pour atteindre 2,8%.

Des hausses aussi chez les jeunes et les plus de 50 ans

Entre novembre et décembre, le nombre de jeunes chômeurs (de 15 à 24 ans) a augmenté de 346 personnes (+2,9%) pour atteindre 12 163. Par rapport au même mois de l’année précédente, cela correspond à une augmentation de 2261 personnes (+22,8%).

Toujours en décembre mais avec un focus sur les chômeurs âgés de 50 à 64 ans, le SECO observe que leur nombre était supérieur de 2’362 ou 7% par rapport au mois précédent (35 866). Et en comparaison avec le même mois de l’année précédente, il a augmenté de 5742 personnes (+19,1%). Enfin, selon les données de fin décembre 2024, le nombre de personnes ayant épuisé leurs droits aux indemnités de chômage au cours du mois d’octobre 2024 s’élevait à 2’609. Cela représente 614 personnes de plus (+30,8%) qu’en septembre 2024.

Des perspectives équilibrées pour 2025

Selon les estimations actuelles, l’exercice 2024 se soldera pour le fonds de compensation de l’assurance-chômage par des recettes totales de 8,86 milliards de francs contre 9,14 milliards en 2023, et des dépenses totales de 7,31 milliards de francs (6,38 milliards en 2023). Des chiffres qui correspondent à un excédent de recettes de 1,55 milliard de francs contre 2,76 milliards en 2023, note le SECO.

Dans ses prévisions de décembre, le Groupe d’experts de la Confédération pour les prévisions conjoncturelles table sur une dynamique plus lente du chômage en 2025, qui devrait progressivement marquer le pas. Ainsi, en moyenne annuelle, il devrait s’établir à 2,7%, soit un niveau légèrement inférieur à sa moyenne à long terme ou à son niveau dit «conjoncturellement neutre». La situation actuelle et les perspectives du marché du travail peuvent donc être qualifiées de bonnes et d’équilibrées.

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